C’est la douche froide dans le camp marocain. Mercredi 13 juin, la déception se lisait sur les visages de Moulahom Hafid et compagnie qui s’efforçaient de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
La logique a prévalu dans le vote pour l’organisation de la coupe du monde de football 2026 organisé mercredi 13 juin à Moscou. La candidature marocaine a été battue par celle du trio américain (USA-Canada-Mexique) qui a remporté haut le pied cette compétition (134 voix contre 65) où le Maroc a péché de bout en bout par absence de réalisme politique et de réalisme tout court. Sauf miracle, le Maroc n’avait objectivement aucune chance, comme nous l’avons expliqué dans des articles précédents, de remporter la partie face à un adversaire de taille. Résultat : Le Maroc s’est fait éconduire pour la cinquième fois de son histoire. Après les déceptions de 1994, 1998, 2006, 2010, le gâchis de 2026 ! Avec un palmarès aussi riche, le Royaume mérite la coupe du monde des candidatures hasardeuses et inabouties. Cette affaire commence à bien faire, surtout que ces tentatives infructueuses ont englouti des budgets colossaux. On va encore nous dire que la sixième fois sera la bonne et que le rêve peut encore se réaliser ? Le pays est-il devenu à ce point accro aux défaites ? Entre autosatisfaction et naïveté, l’équipe de Moulahom a cru jusqu’au bout que l’impopularité de Trump dans plusieurs coins du monde pouvait jouer en faveur du dossier marocain. Erreur sur toute la ligne d’attaque et de défense. Les intérêts politiques géostratégiques transcendent la nature de la personnalité du locataire de la Maison Blanche. D’ailleurs, les résultats du vote ont montré clairement que les écarts verbaux et les provocations spectaculaires de tweeting Trump ont pesé moins lourd dans la balance que la superpuissance incarnée par les Etats-Unis et les intérêts colossaux qui les lient dans plusieurs domaines avec de nombreux pays. Preuve, plusieurs pays arabes (Arabie Saoudite, Emirats-arabes-unis, Bahreïn, Liban, Koweït et l’Irak), censés accorder leurs voix au « pays frère au nom de la solidarité arabe ont voté United des deux pieds… C’est là où l’on voit particulièrement que les votants ont dans leur majorité choisi d’abord le camp de la superpuissance et des intérêts stratégiques et au-delà tout ce qu’il est concrètement : le sanctuaire du développement, de l’innovation, du progrès et de l’efficacité. Difficile de demander à des pays fussent-ils arabes et réputés frères qui doivent leur protection à l’Oncle Sam de s’en détourner au nom d’une solidarité arabe qui n’a jamais dépassé le stade de la « verbalité » et du verbiage. En revanche, un grand salut à l’Algérie voisine et aux autres nations africaines qui dans leur majorité ont respecté leur engagement de voter pour le Maroc. Le comité organisateur marocain a tenté de nous faire croire que la candidature américaine était handicapée par un certain nombre d’éléments comme le décalage horaire, l’éloignement des pays organisateurs ou le risque que beaucoup de supporters désireux de se rendre aux Etats-Unis se voient refuser le visa. Dans cette affaire, ce n’est pas la qualité technique du projet marocain qui est en cause. Le Royaume a présenté un programme défendable qui a d’ailleurs été validé par la Task Force de la Fifa même si la disparité entre les deux dossiers est évidemment énorme en termes d’infrastructures et de ressources. Mais on peut toujours se consoler en se disant que le Maroc a décroché une défaite glorieuse puisqu’il a osé se frotter à trois géants mondiaux. On prépare alors la raclée de 2030 ?
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